Une nouvelle étude montre une association entre la consommation de lait et un risque plus élevé de cancer du sein
Une récente étude américaine montre que les femmes qui consomment aussi peu qu’une tasse de lait de vache par jour, c’est-à-dire 250 ml, pourraient augmenter leur risque d’être atteintes du cancer du sein, et ce, à raison de 50 %. Cette étude menée par Knutsen et coll. a été effectuée dans le cadre de la recherche Adventist Health Study-2, une vaste étude basée sur la population d’adventistes des États-Unis et du Canada. L’étude évaluait la relation entre les risques de cancer du sein et la consommation de boisson de soja, d’autres produits de soja, de lait et d’autres produits laitiers.
Cette étude a suivi près de 53 000 femmes membres de l’Église adventiste du septième jour durant près de 8 ans. Les auteurs en sont arrivés à la conclusion que les risques de cancer du sein augmentaient parallèlement à la consommation de lait, peu importe sa teneur en matière grasse. Aucune corrélation nette entre la consommation de produits de soja et le cancer du sein n’a été établie.
Il est à noter que cette étude a suivi une méthode d’observation. Dans une étude par observation, les chercheurs examinent l’effet d’un facteur de risque (p. ex. le soja et les produits laitiers) sur les résultats de santé (p. ex. le cancer du sein) au fil du temps. Bien que ce type d’étude puisse montrer un lien (corrélation ou association) entre un facteur de risque et un résultat, il ne peut pas établir que le facteur de risque a CAUSÉ le résultat de santé. Dans cette étude, l’apport alimentaire en soja et en produits laitiers était autodéclaré, ce qui laisse place aux erreurs et aux omissions. En outre, l’alimentation a été mesurée une seule fois, au début de l’étude, de sorte que d’éventuels changements dans l’alimentation au cours des huit années de l’étude n’ont pas été pris en considération. L’étude ne tient pas non plus compte d’autres facteurs de risque ayant pu influencer les résultats, comme la qualité de l’alimentation (l’apport en fruits et en légumes n’a pas été mesuré); le niveau d’activité physique et l’intensité de celle-ci; la quantité d’alcool consommée; la quantité de tabac fumée. De plus, l’alimentation des adventistes pourrait différer considérablement de celle de l’ensemble de la population, étant donné que de nombreux adventistes ont une alimentation à base de plantes qui exclut les aliments transformés, l’alcool et la caféine, c’est pourquoi il est difficile de déterminer si les résultats mesurés peuvent être étendus à la population générale.
Les auteurs font remarquer que le lait a beaucoup de qualités nutritives et indiquent qu’une recherche plus poussée serait nécessaire pour déterminer s’il existe un lien de causalité entre la consommation de produits laitiers ou d’autres facteurs non identifiés étroitement liés et les risques de cancer du sein. D’ici là, une alimentation équilibrée et variée incluant des sources de calcium ainsi qu’une activité physique régulière, sans tabagisme ni excès d’alcool, constituent un mode de vie sain.
Ostéoporose Canada recommande aux hommes et aux femmes de plus de 50 ans de consommer de 1 000 à 1 200 mg de calcium provenant de toutes les sources (alimentation et suppléments combinés). Des renseignements sur le calcium de source non laitière sont fournis dans le calculateur de calcium sur le site Web d’Ostéoporose Canada.
https://osteoporosis.ca/bone-health-osteoporosis/calcium-calculator/#page-1
1. Dairy, soy, and risk of breast cancer: those confounded milks. Fraser GE, Jaceldo-Siegl K, Orlich M, Mashchak A, Sirirat R, Knutsen S. Int J Epidemiol. 2020 Feb 25. pii: dyaa007. doi: 10.1093/ije/dyaa007.
Conseil consultatif scientifique
L’équipe d’intervention rapide d’Ostéoporose Canada, composée de membres du Conseil consultatif scientifique, crée des énoncés de principe dès que des nouvelles sont diffusées au sujet de l’ostéoporose. Ces énoncés de principe servent à informer à la fois les professionnels de la santé et les patients. Les membres du Conseil consultatif scientifique (CCS) sont des bénévoles experts des domaines de l’ostéoporose et du métabolisme osseux.