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UNE NOUVELLE ÉTUDE MONTRE UNE ASSOCIATION ENTRE LA CONSOMMATION DE LAIT ET UN RISQUE PLUS ÉLEVÉ DE CANCER DU SEIN

mars 10, 2020

UNE NOUVELLE ÉTUDE MONTRE UNE ASSOCIATION ENTRE LA CONSOMMATION DE LAIT ET UN RISQUE PLUS ÉLEVÉ DE CANCER DU SEIN

mars 10, 2020

Auteurs de la mise à jour : Dr Adrian Lau, Dre Rowena Ridout, Dre Laetitia Michou, Dre Claudia Gagnon, Dre Vithika Sivabalasundaram, Dre Emma Billington, Dre Zahra Bardai

Mis à jour: Janvier 7 2025

[« Produits laitiers, soja et risque de cancer du sein : ces laits confondus », Traduction]

Ce titre est celui d’une étude réalisée en 2020, qui suggère que les femmes qui boivent aussi peu qu’une tasse (250 ml) de lait de vache par jour pourraient augmenter leur risque de développer un cancer du sein de 50 %. Cette étude fait partie de l’Adventist Health Study, menée par Synnove Knutsen et al., de l’Université de Loma Linda, et publiée dans l’International Journal of Epidemiology (1). L’étude évaluait les associations entre la consommation de lait de soja, d’autres produits à base de soja, de lait et d’autres produits laitiers et le risque de cancer du sein.

Cette étude a suivi près de 53 000 femmes adventistes pendant 7,9 ans et s’est concentrée sur le risque relatif d’une issue inhabituelle. Les auteurs en sont arrivés à la conclusion que le risque de cancer du sein augmentait avec la consommation de lait de vache, quelle qu’en soit la teneur en matières grasses. Aucune corrélation claire entre la consommation de produits à base de soja et le cancer du sein n’a été établie.

Les faiblesses de cette étude sont sa conception observationnelle (la relation de cause à effet ne peut être établie) et la possibilité de confusion résiduelle entre les produits laitiers et les facteurs non mesurés, malgré un ajustement approfondi des covariables (1). Le régime alimentaire n’a été mesuré qu’une seule fois au début de l’étude, ce qui laisse une marge d’erreur et d’omission. On ne sait pas si ces résultats peuvent être appliqués à d’autres populations et il est donc difficile d’en tirer des conclusions. Le mode de vie des adventistes peut différer considérablement de celle de la population en général, puisque de nombreux adventistes ont une alimentation à base de plantes qui exclut les aliments transformés, l’alcool et la caféine.

Les auteurs notent néanmoins que le lait de vache possède de nombreuses qualités nutritionnelles positives et suggèrent de poursuivre les recherches pour comprendre s’il existe un lien entre la consommation de produits laitiers ou d’autres facteurs étroitement liés et non identifiés et le risque de cancer du sein. D’ici là, une alimentation équilibrée et variée incluant des sources de calcium, ainsi qu’une activité physique régulière, sans tabagisme ni excès d’alcool, constituent un mode de vie sain.

Outre cette étude, il existe de nombreuses analyses et études portant sur l’association entre les produits laitiers et le risque de cancer dans d’autres organes. Les résultats regroupés de plusieurs grandes études épidémiologiques menées auprès de la population ont montré que la consommation de produits laitiers était bénéfique pour réduire le risque de cancer colorectal (2). Toutefois, en ce qui concerne le cancer de la prostate, de nombreuses études suggèrent que le risque de cancer de la prostate est plus élevé lorsque la consommation de produits laitiers est plus importante (3).

D’autres études portant sur le risque de cancer du sein lié aux produits laitiers donnent des résultats mitigés, certaines études montrant un effet protecteur des produits laitiers, d’autres montrant que les produits laitiers peuvent avoir un effet néfaste. Une revue systématique et une méta-analyse n’ont pas trouvé de lien entre le cancer du sein et la consommation de produits laitiers inférieure à 450 g par jour, et ont également trouvé un effet protecteur du fromage sur le risque de cancer du sein (4). Cependant, une consommation supérieure à 450 g par jour est corrélée à un risque plus élevé de cancer du sein d’environ 30 %. Une autre étude regroupant les résultats de 21 études de cohorte (5) a mis en évidence un effet protecteur du yogourt, de la ricotta et du fromage cottage contre le risque de cancer du sein à récepteurs d’œstrogènes positifs. 

De nombreuses études présentent des limites similaires, à savoir que de nombreux types d’aliments et de boissons différents sont regroupés dans une catégorie plus large appelée « produits laitiers ». Par exemple, ce groupe peut inclure le lait de vache, ainsi que le lait de chèvre ou de brebis et d’autres aliments contenant des produits laitiers tels que la crème glacée, le beurre, le fromage, le yogourt, le kéfir, etc. Les recherches futures devront notamment déterminer s’il existe des différences de risque de cancer entre les produits laitiers cultivés et non cultivés, les produits laitiers biologiques et conventionnels, l’ajout de sucre, d’agents de conservation et de colorants, et si la teneur en matières grasses a un effet sur le risque de cancer. 

 

  1. Fraser, G. E., K. Jaceldo-Siegl, M. Orlich, A. Mashchak, R. Sirirat et S. Knutsen, « Dairy, soy, and risk of breast cancer: those confounded milks», Int J Epidemiol, 2020; 49(5) : p. 1526 à 1537. Doi :10.1093/ije/dyaa007
  2. Barrubés, L., N. Babio, N. Becerra-Tomás, N. Rosique-Esteban et J. Salas-Salvadó, « Association Between Dairy Product Consumption and Colorectal Cancer Risk in Adults: A Systematic Review and Meta-Analysis of Epidemiologic Studies» [la publication corrigée apparaît dans la revue Adv Nutr, 1er juill 2020; 11(4) : p. 1055 à 1057. Doi : 10.1093/advances/nmaa071], Adv Nutr, 2019; 10 (suppl_2) : S190-S211. Doi :10.1093/advances/nmy114
  3. López-Plaza, B., L. M. Bermejo, C. Santurino, I. Cavero-Redondo, C. Álvarez-Bueno et C. Gómez-Candela, « Milk and Dairy Product Consumption and Prostate Cancer Risk and Mortality: An Overview of Systematic Reviews and Meta-analyses», Adv Nutr, 2019; 10 (suppl_2) : S212-S223. Doi :10.1093/advances/nmz014
  4. Kazemi, A., R. Barati-Boldaji, S. Soltani, et autres, « Intake of Various Food Groups and Risk of Breast Cancer: A Systematic Review and Dose-Response Meta-Analysis of Prospective Studies», Adv Nutr, 2021; 12(3) : p. 809 à 849. Doi :10.1093/advances/nmaa147
  5. Wu, Y., R. Huang, M. Wang, et autres, « Dairy foods, calcium, and risk of breast cancer overall and for subtypes defined by estrogen receptor status: a pooled analysis of 21 cohort studies», Am J Clin Nutr, 2021; 114(2) : p. 450 à 461. Doi :10.1093/ajcn/nqab097

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