La vaccination contre la COVID-19 et le traitement médicamenteux de l’ostéoporose
La vaccination contre la COVID-19 et le traitement médicamenteux de l’ostéoporose
Dre Aliya Khan, Dre Heather Frame, Dre Claudia Gagnon, Dre Rowena Ridout, Dre Lianne Tile et Dre Sandra Kim
Recommandations de l’équipe d’intervention rapide d’Ostéoporose Canada
L’ostéoporose est une affection chronique qui requiert une intervention pharmacologique continue. Il n’y a présentement aucune preuve que les médicaments pour traiter l’ostéoporose accroissent le risque d’infections graves à la COVID-19. Sauf pour les bisphosphonates, qui font l’objet d’une rétention à long terme dans le squelette, l’arrêt de médicaments pour traiter l’ostéoporose est associé à une perte de la masse osseuse et à un risque accru de fracture (1, 2). Cela signifie qu’il est important de ne pas interrompre une pharmacothérapie et de ne pas suspendre une dose de médicament sans consulter votre médecin au préalable.
Le vaccin contre la COVID-19 est administré par voie intramusculaire et peut donner lieu à de légers symptômes grippaux ainsi qu’à une réaction à l’endroit où l’injection a été effectuée. Ce constat s’applique à la fois aux vaccins à vecteur viral qu’aux vaccins à ARN messager (3, 4). Étant donné que les médicaments comme le zolédronate (Aclasta) par voie intraveineuse, le dénosumab (Prolia) ou le romosozumab (Evenity) par injections, peuvent également entraîner une réaction qui s’apparente à des symptômes grippaux et à une réaction à l’endroit où l’injection a été effectuée, il est conseillé de ne pas administrer ces médicaments en même temps que le vaccin contre la COVID-19. Un intervalle d’une semaine est recommandé entre une perfusion intraveineuse de bisphosphonate zolédronate (Aclasta) et l’administration du vaccin contre la COVID-19. Un délai de 4 à 7 jours est recommandé entre une injection sous-cutanée de dénosumab (Prolia) ou de romosozumab (Evenity) et l’administration du vaccin contre la COVID-19. Comme la tériparatide (Forteo) est administrée par injection quotidienne sous-cutanée, l’utilisation de ce médicament peut continuer s’il est bien toléré et n’a entraîné aucune réaction à l’endroit où se fait l’injection. Ostéoporose Canada recommande l’administration de tériparatide (Forteo) dans la paroi abdominale ou dans la cuisse, soit à un endroit autre que celui du vaccin contre la COVID-19. La prise de bisphosphonates oraux (Actonel, Fosamax, Fosavance) ainsi que de raloxifène (Evista) peut se poursuivre sans discontinuation. Ces recommandations sont conformes à celles émises conjointement par l’American Society of Bone and Mineral Research (ASBMR), l’American Association of Clinical Endocrinology (ASCE), l’Endocrine Society, la European Calcified Tissue Society (ECTS), l’International Osteoporosis Foundation (IOF) et la National Osteoporosis Foundation (NOF).
Ostéoporose Canada tient à souligner l’importance de suivre le protocole prescrit pour tout traitement médicamenteux de l’ostéoporose afin de maintenir la santé optimale des os.
Références
- Tsourdi E, Zillikens MC, Meier C, et al. Fracture risk and management of discontinuation of denosumab therapy: a systematic review and position statement by ECTS. J Clin Endocrinol Metab. 2020; doi: 10.1210/clinem/dgaa756 [Epub ahead of print)
- Napoli N, Elderkin AL, Kiel DP, Khosla S. Managing fragility fractures during the COVID-19 pandemic. Nat Rev Endocrinol. 2020;16(9):467-8.
- Zhu FC, Li YH, Guan XH, et al. Safety, tolerability, and immunogenicity of a recombinant adenovirus type-5 vectored COVID-19 vaccine: a dose-escalation, open-label, non-randomised, first-in-human trial. Lancet. 2020;395(10240):1845-54.
- Baden LR, El Sahly HM, Essink B, et al. Efficacy and safety of the mRNA-1273 SARS-CoV-2 vaccine. N Engl J Med. 2021;384(5):403-16.
Conseil consultatif scientifique
L’équipe d’intervention rapide d’Ostéoporose Canada, composée de membres du Conseil consultatif scientifique, crée des énoncés de principe dès que des nouvelles sont diffusées au sujet de l’ostéoporose. Ces énoncés de principe servent à informer à la fois les professionnels de la santé et les patients. Les membres du Conseil consultatif scientifique (CCS) sont des bénévoles experts des domaines de l’ostéoporose et du métabolisme osseux.