Risque Accru De Fracture Vertébrale Après L’arrêt Du Dénosumab
Risque Accru De Fracture Vertébrale Après L’arrêt Du Dénosumab
Mis à jour: Janvier 7 2025
Auteurs de la mise à jour : Dr Adrian Lau, Dre Rowena Ridout, Dre Laetitia Michou, Dre Claudia Gagnon, Dre Vithika Sivabalasundaram, Dre Emma Billington, Dre Zahra Bardai
Il a été démontré que le dénosumab (Prolia) réduit le risque de fracture chez les femmes postménopausées et les hommes âgés de 50 ans et plus atteints d’ostéoporose. Ce médicament a également été approuvé pour le traitement de la perte osseuse induite par les stéroïdes.
Les personnes ayant participé à l’étude FREEDOM, qui évaluait le dénosumab par rapport à un placebo, ont été suivies et celles qui ont arrêté le dénosumab ont présenté une réduction ultérieure de la densité minérale osseuse (DMO) et une augmentation du risque de fracture (1).
L’analyse des données de l’étude FREEDOM, ainsi que de l’essai de prolongation du dénosumab sur une période allant jusqu’à 10 ans, a confirmé que l’arrêt du dénosumab était associé à une augmentation du taux de perte osseuse, mesuré par les marqueurs du renouvellement osseux, qui augmentait trois mois après l’absence d’une dose programmée. La DMO est revenue au niveau de base 12 mois après l’omission d’une dose prévue de dénosumab (2).
Les personnes qui avaient reçu ≥ 2 doses de dénosumab ou du placebo, et qui avaient arrêté le traitement mais étaient demeurées dans l’étude pendant ≥ 7 mois après la dernière dose, ont été examinées. Chez les 1 001 patients qui avaient cessé le dénosumab, le taux de fractures vertébrales était passé de 1,2 pour 100 patients-années (pendant le traitement) à 7,1 pour 100 patients-années, soit un taux similaire à celui du groupe placebo. Les fractures vertébrales multiples (> 1) semblaient plus fréquentes dans le groupe ayant arrêté le dénosumab que dans le groupe ayant cessé le placebo (3,4 % contre 2,2 %). Le risque de fractures vertébrales multiples (> 1) après l’arrêt du dénosumab était plus élevé chez les personnes qui avaient déjà subi une fracture vertébrale et chez celles qui présentaient une perte osseuse rapide. Les taux de fractures non vertébrales étaient similaires chez les personnes ayant arrêté le dénosumab et celles ayant cessé le placebo (respectivement 2,8 % et 3,8 %) (2).
En raison du risque de perte osseuse rapide et de fractures vertébrales associé à l’arrêt du dénosumab, le calendrier d’injections tous les six mois ne doit pas être interrompu plus d’un mois après le début du traitement. Les patients doivent être informés du risque accru de perte osseuse et de fracture vertébrale à l’arrêt du traitement.
Ostéoporose Canada conseille aux personnes qui suivent un traitement au dénosumab de discuter de leur traitement avec leur médecin avant d’arrêter le traitement ou d’omettre une dose prévue. Si le dénosumab doit être arrêté après quatre doses ou moins, il est suggéré d’effectuer une transition avec un bisphosphonate six mois après la dernière dose de dénosumab pour une durée d’un an, puis de réévaluer la poursuite du traitement, afin d’aider à prévenir une perte osseuse rapide et le risque de fractures (3). Il est conseillé aux personnes qui arrêtent le dénosumab après en avoir reçu cinq doses ou plus de demander l’avis d’un spécialiste de l’ostéoporose.
1. Bone, H. G., M. A. Bolognese, C. A. Yuen, et autres, « Effects of denosumab treatment and discontinuation on bone mineral density and bone turnover markers in postmenopausal women with low bone mass », J Clin Endocrinol Metab, avril 2011; 96(4) : p. 972 à 980.
2. Cummings, S. R., S. Ferrari, R. Eastell, et autres, « Vertebral fractures after discontinuation of denosumab: A post hoc analysis of the randomized placebo-controlled FREEDOM trial and its extension », J Bone Miner Res, fév 2018; 33(2) : p. 190 à 198.
3. Morin, S. N., S. Feldman, L. Funnell, et autres, « Actualisation 2023 des lignes directrices de pratique clinique pour la prise en charge de l’ostéoporose et la prévention des fractures au Canada », CMAJ, oct 2023; 195 : E1333-48. (https://www.cmaj.ca/content/195/46/E1585)
Document preparé par Aliya Khan, Sandra Kim, Rowena Ridout et Lianne Tile, au nom de l’équipe d’intervention rapide du Conseil consultatif scientifique d’Ostéoporose Canada.
Conseil consultatif scientifique
L’équipe d’intervention rapide d’Ostéoporose Canada, composée de membres du Conseil consultatif scientifique, crée des énoncés de principe dès que des nouvelles sont diffusées au sujet de l’ostéoporose. Ces énoncés de principe servent à informer à la fois les professionnels de la santé et les patients. Les membres du Conseil consultatif scientifique (CCS) sont des bénévoles experts des domaines de l’ostéoporose et du métabolisme osseux.